Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gorgée de soleil, on murmure à son oreille, qu'elle sommeille et se réveille, elle nous émerveille.
20 mars 2011

Ça sent l'été, j'ai sauté le toit (pas de mur

Ça sent l'été, j'ai sauté le toit (pas de mur chez moi) sous ma fenêtre et j'ai rejoint le Groupe dans les vignes. Il y avait Bouldenette et Mer que je n'avais pas vues depuis la rentrée (je suis une citadine maintenant, quoi, je vis à 80% à la ville maintenant) et les Autres. J'ai été un peu éloignée de leurs histoires, car ils se fréquentent au lycée. Mais Ace m'a fait une petite place à côté de lui et on s'est bécoté, comme avant.

On m'a raconté qu'Ace avait une copine régulière et j'ai été un peu déçue. On s'était toujours promis d'être libre l'un pour l'autre. Les gens changent, et je me suis prise une claque ce soir. À l'aube, je suis rentrée main dans la main avec Bouldenette. Mer n'était pas loin, mais Bouldenette est toujours trop jalouse pour tolérer qu'elle me tienne seulement la main. Elles forment un beau couple et je m'étonne même de ne pas être dégoûtée par leurs baisers. Ce doit être les seules que j'accepte, les seules qui me permettent de passer pour une fille ouverte à l'homosexualité.

Nous nous sommes séparées au carrefour et je suis allée sur les épaules de Rocher. Il y avait aussi Ace, un peu timide pour le coup. Ils ont discuté tous les deux de choses que je ne pouvais pas comprendre, comme leur professeur d'histoire ou le dernier match de volley et je me suis exclamée que j'allais aller à leur prochain tournoi et ils ont dit oui, oui Rouge, le prochain tournoi est pour dans des mois, tu ne t'en souviendras plus. J'ai pleuré et c'est drôle, parce que ce n'est pas Ace qui a pleuré mais Rocher, ce gros balourd, cette montagne a pleuré. On s'est fait un gros câlin et puis on m'a aidé à remonter le toit. Je me suis endormie dessus, et ma mère a paniqué, croyant que j'avais fugué.

Elle a vu mes yeux rouges et mon visage bouffi de la nuit dernière et elle a dit alors ça-y-est, tu te crois en vacances. Et j'ai foncé dans ses bras ronds de maman et j'ai chouiné ils me manquent encore plus, je ne peux plus les suivre, je suis seule dans cet enfer de lycée. Et elle a soupiré, tu es leur chef, souviens-toi quand tu cassais la tête des garçons en primaire. Mais ça fait trop longtemps, depuis la primaire. Les garçons ont grandit, les filles ont des seins et l'amitié n'existe plus. Ça fait trop longtemps que je ne les ai pas vu, trop longtemps depuis le collège, trop longtemps le lycée, vivement les vacances, que je leur fasse manger le sable, les raisins, les figues. 

Je descends de mon toit la semaine prochaine, j'ai regardé, il fait beau et bon. Je les aime tellement.

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Publicité